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13 août 2010 5 13 /08 /août /2010 00:00

Costume beige luxueux, lunettes aux verres bleutés, montre Panerei faite surmesure : Sylvester Stallone est en accord avec le standing du palace de Los Angeles où a lieu notre rencontre. L'acteur-auteur-réalisateur de 63 ans ne peut contenir sa fierté à la veille de la sortie, cette semaine, d'Expendables. Unité spéciale. Il a écrit et mis en scène son « équipée sauvage » de mercenaires en lutte contre un dictateur en Amérique du Sud. Bruce Willis, Jet Li, Arnold Schwarzenegger, Jason Statham et Mickey Rourke lui ont prêté main forte.


Sylvester Stallone, l'heure où chaque film d'action est une débauche d'effets spéciaux, vous prenez le contre-pied avec le « fait maison » à la Rocky : acteurs en sueur, cascades réelles... Votre signature en somme...
(Il éclate de rire.) Oh, oui ! J'en ai bavé. Croyez-bien que j'aurais voulu faire autrement, mais cela n'était pas possible ! Cela aurait été bien trop facile. On a vraiment mal pour le casting du film : on y croit. Etre considéré comme un acteur de films d'action m'a longtemps stigmatisé et finalement j'en prends mon parti : cela me différencie des autres... même si je le paie physiquement ! Quand je reviens sur ma carrière - trente ans de films du genre - je me dis que ce n'est pas mal car il en existe peu qui survivent dans le registre. Peu s'y frotte avec succès : il y a moi, Arnold, Bruce, Van Damme... heu... même si Van Damne  est un peu hors jeu avec son son « truc » d'art martial... (tout en caricaturant un geste de kung fu).

Vous ne citez pas Steven Seagal ?...
Je le mets à part. Un peu comme Van Damme. Je vous explique pourquoi. Pour moi un héros de film d'action, il doit souffrir, en passer par là, « morfler ». Il doit saigner, il doit affronter ses démons, son insécurité. Dans Rambo, on voit le héros pleurer. Bruce Willis dans les Die hard, il marche sur le verre, il souffre. Etc. Bref. Or ces gars-là, comme Steven, ne le font pas dans leurs films !...C'est là toute la différence.

Et  chuck  Norris ?

Oui, j'aimerais bien ! Bon, il est un peu trop dans (c'est reparti avec les gestes de kung fu) l'art martial pour mon film, mais je le vois bien en guest-star, ça oui. Il est cool. Il est toujours populaire. Est-il toujours respecté en France ?

Heu oui, pas exactement comme vous l'entendez ...  Expendables est un hommage aux films des années 80 du genre, il sort en même temps que les remakes de Karate Kid et L'agence tous risques : aviez-vous anticipé cette nostalgie des 80's ?
Pas vraiment, mais je crois en une chose : tout est cyclique. L'art, par commencer. En 1969, quand est sorti Easy Rider, avec Dennis Hopper, je me souviens m'être dit que c'était, tout simplement, un retour de  L'équipée Sauvage, avec Marlon Brando. C'était malin et pas cher à faire comme film indépendant. Tout est cyclique je vous dis !

Pourquoi avez-vous dit que « ce n'est pas permis de faire un film d'action aux USA » ? Vous avez d'ailleurs tourné  Expendables en partie au Brésil.
Le dernier Rambo a été tourné en Birmanie, où ils tuent vraiment des centaines de gens et, c'est horrible à dire, mais c'est hélas plus crédible de fait. En plus, aux Etats-Unis, vous giflez seulement quelqu'un et vous êtes poursuivi en justice ! C'est pour cela que j'ai refusé de faire un Rambo « de retour aux Etats-Unis » comme on m'avait demandé. J'ai dit : « Qu'est-ce que vous voulez que Rambo fasse aux Etats-Unis ?! Rien ! Gardien de parking ?! Allez, soyons sérieux ».

« Rambo, c'est terminé »

C'est fini la saga Rambo ?
Oui, c'est sûr et certain. La seule chose qui pourrait faire revenir Rambo c'est de le faire aller se coucher, dormir un peu. Il faut le laisser vivre un peu, ce pauvre gars !! Il ne serait plus crédible s'il avait encore une tuile à résoudre. (Il mime un pauvre type maudit, les yeux au ciel.) « J'ai 63 ans, où je suis ?! En enfer ?!! Quand est-ce que ça va s'arrêter ! » (rires). Je ne veux surtout pas que cela devienne les 12 travaux d'Hercule ou une malédiction biblique... Donc les producteurs m'ont répondu : « Pas de problème, on va le tourner avec quelqu'un d'autre ». Je n'en reviens pas, pff. Bonne chance à eux !

Espérez-vous donner plusieurs suites à Expendables ?
Et comment ! Cela serait fantastique de participer à une troisième franchise à mon actif... Quand j'ai voulu faire Rocky I, puis II, puis III, on m'a dit que j'étais stupide. J'ai défendu mon idée. Une franchise donne la possibilité de faire évoluer un personnage. C'est un miracle d'arriver à le faire avec succès. Selon moi, pour une franchise digne de ce nom, il faut d'abord garder le même réalisateur, comme Spielberg et les Indiana Jones. Ou Coppola et les Parrain. On m'avait d'ailleurs demandé de réaliser Le Parrain 3e partie. Je leur ai dit : « Vous êtes malades ! Le type a deux Oscars, demandez lui de continuer, c'est son bébé ! ».

Votre rival devant l'Eternel, Arnold Schwarzenegger joue un rôle clin d'œil dans votre film...
N'est-ce pas drôle ? Deux meilleurs ennemis. On se haïssait, on s'adore. On était rivaux au dernier degré. Et puis, on s'est bonifiés chacun de notre côté et on a grandi « dans l'ombre » de l'autre. On s'est dit cela n'arrivera jamais plus, d'avoir à Hollywood deux grosses stars de films d'action comme ça, en rivalité. Il ne faut pas oublier qu'on était les seuls à l'époque : le « bourrin » de Rambo et l'homme-machine (Terminator, ndlr) ! Et puis Bruce* est arrivé et, bang !, il a lancé un autre type de héros avec ses Die Hard. A côté, Arnold et moi devenions soudain des dinosaures (rires.). Alors, forcément, ça créé des liens.

Si la Constitution était différente, Arnold Schwarzenegger, gouverneur de la Californie, pourrait devenir président des Etats-Unis. Pensez-vous qu'il serait à la hauteur ?
A 100%  ! C'est un génie, croyez-moi. Un génie du social. Il est infatigable, toujours en train de voyager, de poser des questions, de s'intéresser... Je ne pourrais pas faire ce qu'il fait. Un jour il me dit : « Viens on va aller en vélo jusqu'à cette rivière, ensuite on va prendre un avion, puis faire ça... ». Je lui dis : « Je t'arrête tout de suite, ça ne va pas être possible ». Il continue : « Mais pourquoi ? Attends, après on repart à moto ... ». « Oublie, je te dis ! ». Ce type est une machine je vous dis.

Propos recueillis par Nathalie Chuc, envoyée spéciale à Los-Angeles

* Bruce Willis fait lui aussi une apparition clin d'œil dans The Expendables

 



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